JCJC - Jeunes chercheuses et jeunes chercheurs

Les Balkans par le bas. Reconfigurations locales et logiques individuelles depuis 1990 (Albanie, Bulgarie, Grèce) – BALKABAS

Résumé de soumission

Ce projet porte sur les transformations à l'œuvre dans les sociétés balkaniques depuis la fin de la Guerre froide et les bouleversements géopolitiques des années 1990. Il part du constat que la majeure partie des études réalisées sur cette région retiennent une approche « par le haut » et se concentrent sur les transformations systémiques des sociétés de la région. Le projet BALKABAS propose au contraire d'adopter une approche « par le bas », qui tienne compte des manifestations locales de ces transformations et de leur impact sur l'existence des individus. Cette approche entend restituer l'expérience des individus et comprendre la signification qu'ils donnent aux événements, aux ruptures et aux actions par lesquelles eux-mêmes y réagissent. L'objectif est moins de produire un « effet de réel » ou de recueillir des témoignages que de montrer comment les pratiques et les représentations individuelles interagissent avec des processus qui dépassent les individus, parce qu'ils ont leur origine au niveau national, international ou mondial. Il s'agit, en d'autres termes, de comprendre comment les individus (ou, plus largement, les familles ou les communautés locales) ajustent leurs actions aux transformations de leur environnement social, économique ou politique et, ce faisant, rétroagissent sur cet environnement. Le projet ne porte pas sur l'ensemble des Balkans, mais se concentre sur leur partie méridionale qui, en raison de l'absence de conflit violent dans les années 1990, a moins retenu l'attention des chercheurs comme de l'opinion publique. L'ensemble formé par les trois pays couverts par le projet, l'Albanie, la Bulgarie et la Grèce, présente suffisamment de convergences et de contrastes pour justifier qu'on le considère en tant que tel : en dehors de l'appartenance commune à l'aire post-ottomane et d'une vocation européenne commune, ces pays ont connu des trajectoires contrastées pendant la Guerre froide. Ils ont aujourd'hui des statuts différenciés par rapport à l'Union européenne : la Grèce est membre depuis 1981, la Bulgarie vient d'adhérer (janvier 2007) et l'Albanie n'en est qu'au début du processus conduisant à l'adhésion. Les trois pays forment cependant un ensemble humain et économique relativement intégré, en raison notamment d'une importante migration de travail depuis l'Albanie et la Bulgarie vers la Grèce, ainsi que de la pénétration économique de la Grèce chez ses voisins albanais et bulgare. Les transformations de la péninsule balkanique sont souvent interprétées en termes d'« ouverture » : ouverture des frontières fermées pendant la Guerre froide, ouverture d'anciens pays communistes au pluralisme démocratique et à l'économie de marché, ouverture de la Grèce à l'immigration balkanique. L'hypothèse générale du projet est que ces processus d'ouverture, d'homogénéisation et de mobilité s'accompagnent de processus opposés de fermeture, de fragmentation et d'obstacles au mouvement. Une étude attentive des configurations locales et des logiques individuelles doit permettre de mettre en évidence ces processus de fermeture et de les expliquer. Une première hypothèse de travail – et un premier axe de recherche – est que l'on assiste dans les trois pays à l'émergence de nouvelles formes d'appartenance et de relation au territoire, qui débordent les formes traditionnelles (en particulier nationales et religieuses) par le haut, avec le développement de réseaux transnationaux ou translocaux, et par le bas, avec une valorisation de la localité, de la proximité et de l'entre-soi. La seconde hypothèse de travail est que ces nouvelles formes d'appartenance s'articulent avec des processus de reproduction des groupes et des rapports sociaux dans lesquels les trajectoires individuelles et les rapports de parenté jouent un rôle déterminant. Le projet propose de tester ces hypothèses par des enquêtes réalisées sur place, dans la durée ou la répétition, par des jeunes chercheurs familiers des configurations locales qu'ils étudient e

Coordination du projet

Gilles DE RAPPER (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 129 980 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter