Fertilité Contraception Dysfonctions Sexuelles – FECOND
OBJECTIF Dans un contexte de médicalisation croissante de la sexualité et de la santé reproductive, ce projet vise à étudier les enjeux contemporains de la santé sexuelle et reproductive en France, toujours considerés comme problématiques. C'est le cas en particulier des échecs de contraception qui restent fréquents (plus de 300 000 échecs par an), en dépit d'une contraception fortement médicalisée, et du recours à l'IVG qui augmente ces dernières années chez les plus jeunes, qui sont aussi les plus à risque d'infections sexuellement transmissibles (IST). Ces risques d'IST ne sont guère pris en compte par les plus de 35 ans qui n'ont pas débuté leur vie sexuelle à l'ère du Sida. Par ailleurs les conditions de prise en charge des problèmes d'infertilité, qui concernent près de 15% des couples au cours de leur vie, ainsi que celles des troubles sexuels, auxquels sont confrontés 15% des femmes (rapports douloureux) et des hommes (difficultés d'érection) dans les 12 derniers mois, demeurent largement inexplorées. Ces questions sont aujourd'hui étudiées de manière indépendante par le biais de recherches qui portent le plus souvent sur les femmes. S'inscrivant dans la perspective proposée par l'OMS, nous proposons d'étudier, pour la première fois en France, la santé sexuelle et reproductive comme un processus continu de bien-être physique, psychologique, et socio-culturel associé à la sexualité, résultant des déterminants sociaux et médicaux qui structurent les pratiques des femmes mais aussi celles des hommes, ainsi que les facteurs sociaux, médicaux, institutionnels qui organisent les pratiques des professionnels de santé. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES Il s'agit donc de développer une approche globale qui explore simultanément différents enjeux en santé sexuelle et reproductive du point de vue des acteurs impliqués. Celle-ci permettra en particulier de favoriser la réflexion scientifique sur la place des hommes en santé sexuelle et sur les questions de reproduction en France, à l'instar des questions de recherches qui émergent dans de nombreux pays anglo-saxons. Cette réflexion sur les attentes et les pratiques de la population sera utilement complétée par une première étude sur les pratiques des médecins en santé sexuelle et reproductive en France. En outre, considérant que ces enjeux se structurent différemment selon les contextes sociaux, ce projet s'inscrit dans une perspective de comparaisons internationales avec les enquêtes américaines (Institut Guttmacher à New-York) et britanniques (London School of Hygiene and Tropical Medicine) en cours. En particulier, la question des conditions de survenue des échecs de contraception, la mesure de l'efficacité pratique des méthodes contraceptives, et l'implication des hommes dans les questions de santé sexuelle et reproductive sont au centre des préoccupations communes aux trois pays. METHODOLOGIE La recherche s'appuiera sur deux enquêtes quantitatives. La première portera sur des échantillons aléatoires et représentatifs de la population française âgée de 15 à 49 ans (5000 femmes et 3000 hommes) ainsi que sur un sous échantillon aléatoire de conjoints de femmes (n=500) et d'hommes (n=500) pour étudier plus précisément les enjeux relationnels. Un plan de sondage en deux phases sera mis en place avec stratification sur la région et la base de sondage comprendra les détenteurs exclusifs de téléphones portables. L'enquête sera conduite par téléphone. La deuxième enquête sera conduite par internet auprès d'un échantillon aléatoire et représentatif de médecins (400 gynécologues et 600 généralistes). Les questionnaires seront élaborés de manière à assurer une comparabilité avec les enquêtes britanniques et américaines réalisées sur les mêmes thèmes. L'ANR financera le volet femmes de l'enquete en population générale. EQUIPE DE RECHERCHE La recherche sera menée avec une approche pluridisciplinaire par une équipe de sociologues, épidémiologiste et de démographes de l'INSERM, de l'INED et de l'U
Coordination du projet
Nathalie BAJOS (Organisme de recherche)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
Aide de l'ANR 640 159 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 36 Mois