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Anthropologie nutritionnelle des migrants d'Afrique centrale à la ville et en France – ANTRAC

Résumé de soumission

On assiste dans de nombreux pays en développement économique, à l'émergence de conditions nouvelles tant sur le plan démographique qu'épidémiologique et nutritionnel. Le phénomène de la « transition nutritionnelle », qui serait le résultat de changements importants dans le mode de vie et l'alimentation des populations, se manifeste par le développement de problèmes liés au surpoids et à l'obésité, et plus généralement des maladies chroniques et dégénératives. La part respective des déterminants biologiques, comportementaux, sociaux et culturels de la transition nutritionnelle reste mal connue en Afrique sub-saharienne et en particulier en Afrique Centrale. La situation du Cameroun est cependant la mieux documentée, notamment sur le plan épidémiologique. Dans ce pays qui connaît un des plus fort taux d'accroissement de l'urbanisation de l'Afrique subsaharienne les syndromes de surcharge touchent particulièrement le milieu Les résultats des études réalisées dans la capitale, Yaoundé, montrent qu'une femme sur deux présente un surpoids et qu'une sur cinq est obèse. Il en est de même pour les diabètes de type II et l'hypertension. Devant l'ampleur du phénomène il est urgent d'entreprendre des études approfondies permettant de mieux cerner les interrelations des facteurs de causalité, afin d'établir de futurs programmes de surveillance, de prévention et de lutte à l'échelle régionale. Dans cette perspective l'approche des sciences sociales et en particulier de l'anthropologie parait essentielle en particulier dans les milieux urbains africains à très forte hétérogénéité sociale et culturelle. Or ces aspects ont jusqu'à présent été relativement négligés dans les recherches sur la transition nutritionnelle. L'objectif central de notre étude, prévue sur 3 ans, est d'apporter un éclairage nécessaire et inédit, d'ordre anthropologique, aux travaux, principalement d'épidémiologie, sur le thème de la transition nutritionnelle en particulier en Afrique centrale. Il s'agira d'étudier l'influence de la migration du village vers la ville et la France sur les changements alimentaires et nutritionnels, l'activité physique, l'image du corps et leurs répercussions sur la santé. En Afrique centrale, les migrants en ville seront comparés à des non-migrants dans deux pays d'Afrique centrale : le Cameroun et le Gabon. Au Cameroun seront comparés les migrants à Yaoundé appartenant aux deux communautés Béti et Bamiléké, qui différent dans l'avancement du processus de transition nutritionnelle, afin de mesurer l'impact du facteur urbanisation sur les « ethno-normes ». Au Gabon, l'étude portera sur les migrants à Libreville issus de la communauté Ntumu, culturellement proche des Bétis du Cameroun (Groupe Fang), afin d'appréhender la diversité de l'impact du milieu urbain en Afrique centrale. En France, les migrants issus des mêmes communautés (Fang et Bamiléké) seront étudiés en Région parisienne où les migrants d'Afrique centrale sont fortement représentés. Il s'agira pour chacune des populations et dans chaque situation de quantifier la consommation alimentaire et objectiver le rythme des épisodes commensaux par rapport aux activités des migrants en fonction de l'âge et du sexe, d'identifier les représentations et attitudes relatives aux aliments, saveurs, odeurs, goûts, couleurs qui peuvent poser une situation d'ambivalence dans le choix des consommateurs, de quantifier l'activité physique et identifier les représentations et les pratiques qui s'y rapportent, d'établir une typologie des perceptions et représentations de l'apparence du corps selon les générations, la durée de migration, l'origine ethnique, le statut économique, le sexe, l'âge, le niveau d'étude. Le croisement des données recueillies devrait permettre de dégager les points de divergences entre ethno-normes (perspective émique) et norme occidentale (perspective étique) pour la compréhension du développement des syndromes et pathologies de surcharge. L'enjeu politique de ce projet est pri

Coordination du projet

Patrick PASQUET (MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE

Aide de l'ANR 220 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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