Export de carbone par les poissons lagunaires à l'interface mer-continent: caractérisation et quantification. – LAGUNEX

Les lagunes contribuent fortement à la productivité des zones côtières. Leur position à l'interface mer-continent est à l'origine de cette richesse mais les soumet à de nombreuses contraintes climatiques et anthropiques, dont l'amplification menace le bon fonctionnement des écosystèmes lagunaires. Dans ce contexte, il est de plus en plus vital d'identifier les services biologiques et écologiques rendus par les lagunes et d'estimer leur importance pour les organismes marins afin de déterminer les facteurs assurant la survie des espèces et le maintien des processus biogéochimiques en zone côtière. En milieu tempéré, de nombreux poissons marins euryhalins colonisent temporairement les lagunes, notamment au début de leur croissance. Le déroulement de cette phase de vie et son rôle dans la dynamique des populations sont mal connus. Les poissons constituent pourtant un élément clé du fonctionnement des écosystèmes lagunaires, notamment de par leur rôle régulateur vis à vis du benthos. Chez les poissons euryhalins retournant en mer après une phase de croissance en lagune, cette importance se double d'un rôle d'exportateurs de matière organique vers la mer.Le but de ce projet est de (1) quantifier l'exploitation des lagunes par les poissons marins euryhalins et (2) déterminer l'origine principale (marine, terrestre) de la matière organique qu'ils y utilisent, afin d'estimer le piégeage et l'export de carbone terrestre par ce compartiment biologique hautement mobile. Ces questions seront abordées par l'étude (1) des mouvements saisonniers mer-lagunes depuis la naissance et (2) des caractéristiques des réseaux trophiques lagunaires chez 2 espèces types : la sole et la daurade. La réalisation de ce projet pluridisciplinaire, à la frontière entre biologie, écologie et biogéochimie, permettra d'élargir les thématiques actuelles du laboratoire ECOLAG (UMR CNRS-UM2 5119) vers l'étude du rôle trophique des poissons en lagunes et du devenir de la matière organique à l'interface mer/continent. L'étude envisagée, basée sur l'utilisation de techniques de pointe en écologie aquatique (microchimie des otolithes, traçage isotopique), permettra de mieux comprendre d'où vient la productivité des milieux côtiers et comment la préserver en dépit des pressions environnementales actuelles. Ceci est essentiel pour le maintien des ressources côtières et des activités économiques qu'elles supportent. ...