JCJC - Jeunes chercheuses & jeunes chercheurs

Migration et Reproduction chez les Tortues marines: Trajectoires Ecophysiologiques – MIRETTE

Résumé de soumission

L'hétérogénéité spatio-temporelle de l'environnement dans lequel vivent les organismes induit des stratégies physiologiques, morphologiques, comportementales et écologiques (les trajectoires écophysiologiques) qui leurs permettent de faire face aux compromis liés à leur survie, leur croissance et leur reproduction. Les organismes compensent les coûts élevés de la reproduction soit en stockant des réserves corporelles dont ils dépendront pour la reproduction (reproduction sur capital), soit en s'alimentant pendant la reproduction (approvisionnement). Les reproducteurs sur capital sont supposés faire face à une réduction limitée des ressources lors d'une saison de reproduction, mais au détriment de leurs réserves corporelles et de leurs reproductions futures lors de mauvaises années. Identifier les trajectoires écophysiologiques qu'adoptent les organismes pour assurer leur survie et leur reproduction est une étape clé pour comprendre les mécanismes par lesquels ils s'adaptent aux conditions environnementales et à leurs possibles changements. Ce point est critique pour les espèces en danger d'extinction dont la survie dépend de notre connaissance de leur biologie pour développer des mesures de conservation appropriées. - Ce projet est centré sur la tortue luth Dermochelys coriacea une espèce en danger critique d'extinction nidifiant en Guyane. La luth est considérée comme un reproducteur sur capital et présente les coûts de reproduction les plus élevés des tortues marines. En Guyane, la luth semble toutefois adopter une stratégie intermédiaire, puisqu'elle se nourrirait pendant la saison de ponte. La luth est une espèce migratrice et les femelles gravides montrent deux grandes stratégies de ponte (en pondant tous les 2 ou 3 ans) avec des conséquences sur leur effort reproducteur selon les années. Les luth nidifiant en Guyane montrent au moins deux modes de migration (en allant vers le Nord ou Est). Toutefois, à ce jour, il n'y a aucune tentative pour relier les modes individuels de migration et de ponte, les déterminants possibles de ces modes, et leurs conséquences sur la reproduction chez les tortues marines. - MIRETTE propose d'étudier les liens possibles existent entre les modes de MIgration et de REproduction chez les Tortues marines et les Trajectoires Ecophysiologiques qu'elles peuvent adopter pour optimiser leur valeur sélective au cours d'une saison de ponte ou sur des saisons successives. - Nous étudierons au cours de cycles reproducteurs successifs une population de tortues luth gravides d'identité et d'histoire reproductrice connues se reproduisant en Guyane, pour évaluer leur état morphologique (condition corporelle), hormonal et nutritionnel et leur stratégie individuelle de ponte (durée de migration, nombre d'œufs pondus) et de migration (durée, habitat et comportement de prospection alimentaire). Cette population d'étude identifiée depuis 2005 offre une opportunité unique pour répondre aux questions posées en testant au moins 3 hypothèses : - - H1 les luth pondant après une migration de 3 ans entament la saison de ponte suivante en meilleure condition que celles revenant après 2 ans, et ont un effort reproducteur plus élevé régulé par leur état nutritionnel et/ou hormonal; - - H2 le mode de ponte (2 versus 3 ans) est relié au mode de migration (Nord versus Est); - - H3 les luth compenseraient les coûts élevés de la reproduction en s'alimentant pendant la saison de ponte, et ajusteraient l'utilisation de leurs réserves endogènes (maternelles) et exogènes (alimentaires) en fonction de leur état nutritionnel et/ou hormonal et de leur effort reproducteur. - Nous testerons ces hypothèses grâce aux compétences complémentaires disponibles à l'IPHC suite à la récente fusion de différents laboratoires. Ces compétences seront interconnectées pour développer une approche multi-disciplinaire complète. Nous testerons H1 à partir d'un suivi de population (capture-marquage-recapture) et d'un suivi individuel de la conditi

Coordination du projet

Jean-Yves GEORGES (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 200 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter