Attention préparatoire: mécanismes, développement et troubles – APREMEDET

Le but de ce projet est l'étude de l'attention préparatoire (AP), une composante importante de l'attention, de l'enfant au sujet âgé, et d'explorer son dysfonctionnement lors de diverses pathologies connues pour altérer le traitement attentionnel et les fonctions exécutives. - L'AP est un aspect de l'attention prolongée (en opposition à l'attention brève), qui est utilisé avant un événement attendu. Elle se base typiquement sur la prévision, par exemple, qu'un certain objet va apparaître dans une certaine localisation. Cependant, l'AP est plus qu'une simple prévision (qui peut être codée sous une forme verbale) parce qu'elle requiert l'activation d'une image mentale de l'événement attendu. L'AP peut avoir d'importantes conséquences, en adaptant le comportement à un contexte spécifique ou à une situation complexe. - Il y aura trois parties dans ce projet, sur les mécanismes, le développement au cours de la vie et les déficits et dysfonctionnements de l'AP. Deux paradigmes principaux seront utilisés : le test d'attention préparatoire (attention preparatory test ou APT) développé par LaBerge, Auclair et Siéroff (2000) et une expérience d'indiçage spatial utilisant des indices informatifs et de longs délais entre indice et cible. Dans la APT, la compétition entre distracteur et cible en vue du contrôle de la préparation variera en fonction de la probabilité d'apparition d'un distracteur. - Plusieurs questions concernant les mécanismes de l'AP font encore débat. Dans cette partie du projet, nous évaluerons spécifiquement les mécanismes de l'AP avec la APT, qui présente l'avantage de requérir peu d'attention sélective. Cinq aspects des mécanismes seront étudiés : - - le décours temporel de l'AP ; - - la dissociation entre l'AP basée sur des localisations et l'AP basée sur des objets ; - - les relations entre AP et mémoire de travail ; - - les relations entre AP et mémoire épisodique ; - - la préparation à résister aux interférences de la capture attentionnelle. - La préparation requiert une forte dose de contrôle cognitif, et le contrôle cognitif est intimement relié à la maturation du cortex préfrontal. Le cortex préfrontal est une partie du neocortex qui se développe tardivement, et c'est la partie du cortex qui subit la plus grande expansion sur le plan phylogénétique comme ontogénique. Pourtant il y a peu d'arguments en faveur d'un lien spécifique entre les modifications de la fonction préfrontale et le développement de l'AP dans l'enfance. Notre but est d'étudier le développement de l'AP entre les âges de 5 et 12 ans, à l'aide la APT et de l'indiçage spatial. - De même, il y a très peu d'études sur l'AP lors du vieillissement, alors que de plus en plus de personnes âgées continuent à exécuter des tâches cognitives, qui requièrent une AP optimale (comme la conduite). Nous explorerons , avec la APT, l'évolution de l'AP avec le vieillissement. - Enfin, des études utilisant la APT ont montré que les patients souffrant de démence fronto-temporal à prédominance frontale (Siéroff et al., 2004) et les enfants présentant une épilepsie frontale (Auclair et al., 2005) présentent un déficit de l'AP. Il y a plusieurs buts dans la partie neuropsychologique de ce projet. Premièrement, concernant les études de patients présentant des lésions focales, nous voulons : (1) préciser l'hémisphère et les aires impliquées dans l'AP (préfrontale, prémotrice, pariétale ?) ; (2) dissocier les troubles de l'AP basée sur des localisations et de l'AP basée sur des objets ; (3) évaluer l'évolution de l'AP, spécifiquement après la résection de partie du cerveau. Cinq études seront conduites sur : - - l'AP avant et après résection de gliomes de bas grade ; - - l'AP chez les traumatisés crâniens ; - - la préparation à la résistance à la capture attentionnelle lors de lésions prémotrices ; - - l'AP lors de l'épilepsie frontale chez l'enfant ; - - l'AP lors de tumeurs du cervelet. - Deuxièmement, nous évaluerons les déficits de l'AP chez des pat