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Contacts de langues et changements linguistiques : cas du chinois et des langues altaïques – CLCL

Résumé de soumission

Le chinois, tout au long de son histoire, a été en contact avec les langues altaïques au Nord et avec des langues tai au Sud. Les langues mongoliques et mandchou-toungouses de famille altaïque ont joué un rôle prépondérant dans l'histoire de la Chine. Nul doute que dans les périodes où les langues altaïques ont été sur une grande échelle en contact avec le chinois, elles ont accéléré l'évolution et les changements structuraux dans cette langue. Il ne s'agit pas de périodes où l'évolution de la langue chinoise s'est faite uniquement selon des mécanismes internes qui lui sont propres. - Ce projet s'inscrit dans la prolongation des réflexions théoriques menées par Thomason et Kaufman (1988) sur la créolisation et la pidginisation des langues, celles de Harris & Cambell (1995) sur la syntaxe historique trans-linguistique, celles d'Aikhenvald (2002) sur les contact de langues en Amazonie, ou, plus récemment, celles de Heine et Kuteva (2005) sur les effets du contact des langues sur la structure grammaticale. On sait désormais, grâce à ces travaux, que toutes sortes d'éléments d'une langue peuvent être transférés d'une langue à une autre (non seulement des sons ou des mots, mais aussi des composants morphologiques ou des structures grammaticales). - Le but de ce projet est de répertorier, d'analyser et de localiser les phénomènes linguistiques induits par les contacts entre les dialectes chinois du Nord et les langues altaïques. Il devra fournir les explications indispensables à la reconstruction et à l'analyse des changements structuraux qu'a connu la langue chinoise tout au long de son histoire et d'apporter un meilleur éclairage sur les caractéristiques typologiques qui caractérisent les différentes langues sinitiques, notamment celles qui distinguent le chinois du Nord des autres variétés méridionales. Notre but est de mesurer et de situer, aussi précisément que possible, l'influence des langues altaïques comme le mongol dans l'évolution du chinois septentrional qui comprend aujourd'hui le mandarin standard. - L'équipe, constituée de chercheurs du CNRS, de l'EHESS et de l'INALCO à Paris, s'associera à une équipe de l'Institut de linguistique de l'Académie des sciences sociales de Chine et de l'Université de Californie à Santa Barbara travaillant sur les contacts de langues en Chine, ainsi qu'à des spécialistes du Département de géographie l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Notre recherche adoptera un double point de vue, diachronique et synchronique. Nous croiserons les observations tirées des documents anciens sur les dialectes chinois du Nord et du Nord-ouest, et les observations que nous pouvons aujourd'hui même faire sur le terrain. Notre réflexion générale sur les liens entre langue, peuplement et histoire en Asie débouchera enfin sur l'établissement d'un atlas historique des contacts linguistiques entre le monde chinois et le monde altaïque. - ...

Coordination du projet

Redouane DJAMOURI (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A

Aide de l'ANR 140 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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