SEST - Programme Santé-Environnement et Santé-Travail (SEST)

Lutte contre l'onchocercose (cécité des rivières): émergence d'une résistance d'Onchocerca volvulus à l'ivermectine? – RESONI

Résumé de soumission

L’onchocercose (cécité des rivières) est une filariose causée par Onchocerca volvulus et transmise par des diptères (simulies). Ses répercussions oculaires et générales en font un véritable fléau social et un frein au développement. Environ 37 millions de personnes sont infectées par le parasite et 100 millions d’individus y sont exposés. La lutte contre cette endémie repose sur les traitements de masse par un médicament : l’ivermectine (IVM). En Afrique, les distributions sont organisées tous les ans, selon une stratégie « sous directives communautaires ». Ces activités, mises en place en 1995 dans 19 pays, sont coordonnées par le Programme africain de lutte contre l’onchocercose (African Programme for Onchocerciasis Control, APOC). Plus de 400 millions de traitements ont été distribués et certains foyers ont bénéficié de plus de 15 distributions, avec des couvertures thérapeutiques dépassant 60%. L’importante pression médicamenteuse et le fait que les traitements devront être répétés indéfiniment constituent un contexte très favorable au développement d’une résistance du parasite à l’IVM, comme cela s’est produit chez plusieurs espèces de nématodes parasites d’animaux. Dans le cadre de la lutte contre l’onchocercose, des réponses « sub-optimales » à l’IVM, dues à une baisse de sensibilité des vers adultes d’O. volvulus, ont été signalées chez des sujets ayant reçu au moins neuf traitements. A partir d’échantillons recueillis au Cameroun, nous avons mis en évidence une sélection génétique dose-dépendante dans une population de parasites soumis à une forte pression par IVM. Ces observations laissent à penser que la sélection d’une résistance à l’IVM est en cours. L’IVM étant actuellement le seul médicament disponible pour le contrôle de l’onchocercose, l’apparition d’une résistance aurait des conséquences dramatiques. Cela remettrait en cause la stratégie des programmes de lutte et l’on assisterait probablement à une recrudescence rapide de la transmission et de l’incidence des signes cliniques de la maladie, anéantissant les acquis considérables de l’APOC. Dans ce contexte, notre projet a pour objectifs (a) de déterminer dans quelle mesure les traitements répétés par IVM entraînent, chez le parasite, des changements génétiques associés à une moindre réponse au traitement ; (b) d’estimer les risques d’extension d’un phénomène de résistance à l’IVM et ses conséquences épidémiologiques et de proposer aux responsables des programmes de lutte des recommandations, applicables sur le terrain, permettant de limiter l’extension du phénomène de résistance. Notre projet comporte deux volets complémentaires : un volet parasitologique et une partie modélisation mathématique. Des parasites (vers adultes, microfilaires et larves infectantes) seront recueillis chez des patients et des vecteurs dans deux zones du Cameroun où la pression par IVM a été très différente. Les parasites seront caractérisés du point de vue de leur phénotype de réponse au traitement et un génotypage sera effectué sur plusieurs gènes potentiellement associés à la résistance. Au cours de la seconde phase, nous intégrerons des composantes génétiques à un modèle de dynamique de population d’O. volvulus, Epi-Oncho, afin de déterminer les types d’interventions qui permettraient de limiter l’extension d’un phénomène de résistance. Ce projet multisciplinaire sera mené en collaboration par trois équipes françaises (IRD-UR024 ; Institut d’Epidémiologie et de Neurologie tropicale–Limoges ; INRA–UR1283), trois équipes camerounaises (Universités de Yaoundé I et Buea, Groupe de travail national sur l’onchocercose [GTNO]), une équipe canadienne (Institut de Parasitologie, Université McGill) et une équipe britannique (Imperial College London). Ces équipes possèdent une grande expérience dans les domaines des essais cliniques de terrain (IRD, Univ. Buea, GTNO) de la biologie moléculaire notamment concernant la résistance aux antihelmintiques (INRA, Univ. de Yaoundé et McGill) et de l

Coordination du projet

Michel BOUSSINESQ (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 210 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 24 Mois

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