Analyse de l'évolution du virus CpGv (Cydia pomonella Granulovirus) sous contrainte de sélection par résistance de l'hôte – CARPORES

Le carpocapse des pommes, Cydia pomonella, est le principal ravageur des vergers de pommiers, poiriers et noyers dans l'hémisphère Nord. Cet insecte est devenu progressivement résistant à la plupart des insecticides chimiques. L'homologation du virus de la granulose (CpGv) a amélioré son contrôle, non seulement dans le cadre de l'Agriculture Biologique (AB), mais aussi pour les agriculteurs utilisant des méthodes de protection intégrée.
Depuis 2003, des populations résistantes à ce virus ont été identifiés dans plusieurs localités en Europe. L'apparition de ces résistances met en péril non seulement l'industrie de production du virus, mais aussi les producteurs de pommes (et notamment les producteurs ayant le label « Agriculture Biologique ») qui n'ont pas d'alternative efficace.
Les études sur l'évolution des populations virales montrent qu'elles s'adaptent à des populations d'hôtes peu ou pas permissives à l'origine. En mettant à profit cette capacité d'adaptation il serait possible d'obtenir un contrôle durable des populations de C. pomonella à l'aide des virus. Le projet vise à appliquer les concepts de co-évolution entre virus et hôtes et de structuration en quasi-espèces dans le contrôle de C. pomonella à l'aide du CpGv, dans un cadre de production industrielle. Cette approche implique des cycles d'évolution permanents entre le virus commercialisé et les populations hôtes à contrôler, et éventuellement, l'utilisation de génotypes différents sur chaque population hôte.
Le CpGv constitue la principale alternative aux insecticides chimiques pour la protection des vergers de pommiers et poiriers contre C. pomonella. Les préparations virales commercialisées proviennent du même isolat, la souche « mexicaine », multiplié sur des populations de laboratoire sensibles. Au cours des deux dernières années, les études sur l'adaptation des virus face à des hôtes résistants se sont multipliées (notamment dans le milieu médical). Le but du projet est l'utilisation de ce même principe dans un milieu industriel.
L'application des procédures de sélection à des génotypes viraux, en suivant les procédures d'amélioration génétique classiquement utilisées pour les animaux ou les plantes, devra permettre l'obtention de virus capables de contrôler ces populations résistantes au virus. De plus, le génome du CpGv, séquencé, doit permettre par comparaison la détermination des gènes impliqués dans l'adaptation à ces hôtes. La disponibilité de génotypes viraux capables de se répliquer et de contrôler ces populations pérennisera cette méthode de contrôle respectueuse de l'environnement et confèrera un sérieux avantage aux producteurs de virus par rapport aux insecticides conventionnels. Les trois entreprises européennes de production de virus se sont regroupées dans un consortium pour aborder ce problème (projet européen CRAFT). Par ailleurs, une étude est en cours sur la dispersion de la résistance au CpGv au sein des populations allemandes de C. pomonella.
Antoine Bonhomme est le Directeur Général de NPP, le principal producteur du virus CpGv, commercialisé sous le nom de Carpovirusine®. Il a une expertise en production industrielle et analyse de la bio-efficacité des Granulovirus.
Miguel López-Ferber (ARMINES/EMA) a une expertise dans les aspects virologiques du projet, interaction entre génotypes viraux et entre virus et hôte, évolution des populations, sélection de variants.
L'équipe PSH (INRA) a deux compétences. Benoît Sauphanor a une expertise dans le domaine de la protection du verger et de la résistance aux insecticides (mécanismes et coûts adaptatifs). Claire Lavigne, récemment intégrée dans cette équipe, étudie la distribution spatiale des caractères génétiques des populations, notamment de la résistance aux insecticides.
Sophie-Joy Ondet (GRAB) a une expertise en e