Apports de la modélisation dans une approche pluridisciplinaire pour gérer la coexistence de filières OGM et non OGM chez le maïs – GCOM2AP

Le projet GCOM2AP est porté par un consortium pluridisciplinaire de 9 équipes, appartenant majoritairement à l'INRA mais aussi au GEVES et à des institutions européenne et américaine. L'objectif central de GCOM2AP est de disposer d'un outil permettant de prédire la dispersion des transgènes et le taux d'impuretés OGM dans les parcelles non OGM à l'échelle de paysages agricoles variés et réalistes, c'est-à-dire prenant en compte la diversité des climats, des parcellaires et des pratiques agricoles et comportant des obstacles (haies, bosquets, routes…). Alors que les dispositifs expérimentaux donnent des résultats ponctuels, qui ne peuvent être appliqués à la grande diversité des situations, ni multipliés, notamment pour des raisons de coût et de faisabilité, la modélisation est le moyen à la fois nécessaire, pertinent et économique d'aborder cette question et de rechercher si des scénarios de gestion adaptés à la coexistence sont possibles.
Le second objectif du projet est d'utiliser les apports des études agronomiques, physiques et statistiques sur la dispersion des transgènes pour analyser les incitations des agriculteurs à adopter des mesures de coexistence. Plus précisément, il s'agira de construire un modèle économique spatial de choix de variétés et de pratiques culturales par les agriculteurs, dans lequel la dispersion du pollen apparaîtra comme un paramètre technique. Le cœur et l'intérêt du modèle résident dans la formalisation spatiale de l'externalité (la fécondation par du pollen OGM) qui utilisera avantageusement l'expertise des agronomes. Le modèle servira à analyser deux questions : (1) l'impact des réglementations sur la coexistence OGM et non-OGM ; (2) la formation décentralisée par les agents économiques de zones ou clubs non-OGM.

GMCOM2AP permettra de réaliser des avancées à caractère générique dans plusieurs domaines :
- Production de connaissances scientifiques nouvelles sur l'effet des hétérogénéités spatiales sur la dispersion de transgènes à l'échelle d'un paysage agricole et sur la dynamique de floraison du maïs et le processus de fécondation croisée ;
- Avancées méthodologiques par l'utilisation synergique des modèles physiques et statistiques : utilisation de modèles physiques aux fins de développer des paramétrisations adaptées à des modèles statistiques plus opérationnels ;
- Approche interdisciplinaire associant biologistes, physiciens, mathématiciens et économistes qui aborderont de façon concertée et coordonnée la faisabilité technique de mesures de coexistence et leur acceptabilité économique par les agriculteurs ;
- Développement d'outils d'aide à la décision opérationnels et validés susceptibles d'être diffusés à l'issue du projet.