OPALINE : Observatoire des Préférences Alimentaires du Nourrisson et de l’Enfant – OPALINE

L'objectif d'OPALINE (Observatoire des Préférences Alimentaires du Nourrisson et de l'Enfant) est d'améliorer la connaissance des facteurs expliquant la variabilité des préférences alimentaires à l'âge de 2 ans. Des résultats antérieurs, acquis notamment par les équipes partenaires, ont montré que dès l'âge de 2-3 ans, les préférences alimentaires sont en partie fixées et variables d'un enfant à l'autre ; et que les expériences chimiosensorielles précoces (en fin de vie fœtale, au cours de l'allaitement et lors de la diversification alimentaire) contribueraient en partie à la variabilité des préférences observées chez les jeunes enfants. Nous souhaitons étendre et préciser ces résultats. Alors que les travaux sur l'alimentation des nourrissons portent surtout sur les aspects nutritionnels (composition des aliments infantiles, recommandations), OPALINE introduit une rupture originale en se focalisant sur les aspects hédoniques et sensoriels de l'alimentation du jeune enfant.
OPALINE a pour objectif de suivre 300 enfants de la région dijonnaise depuis le dernier trimestre de grossesse jusqu'à l'âge de 2 ans en décrivant les consommations alimentaires des mères lors de la grossesse et de la lactation, celles des enfants à partir de la naissance, tout en évaluant chez l'enfant la réactivité olfactive et gustative et les préférences alimentaires à 2 ans, et en caractérisant le contexte psychosocial de l'alimentation.
Précisément, les objectifs d'OPALINE consistent à expliquer la variabilité :
(A) Des préférences et aversions alimentaires à 2 ans en cherchant une explication dans :
a. les expositions sensorielles prénatales et postnatales, en étudiant le rôle des expositions aromatiques reçues via la mère (liquide amniotique et lait) et de l'introduction d'une large variété d'aliments lors de la diversification alimentaire,
b. les réactivités olfactive et gustative manifestées dès les premiers mois de vie, en analysant si les bébés qui présentent les réactivités olfactive et/ou gustative les plus marquées sont aussi ceux qui développent le plus d'aversions alimentaires,
c. l'influence du contexte familial, en s'intéressant au rôle des parents (préférences, personnalité et style d'éducation alimentaire) et de l'environnement social élargi (grands-parents, nourrice, frères et soeurs…).
(B) Des préférences olfactives à 7, 13 et 22 mois en étudiant le rôle des expositions sensorielles pré- et post-natales reçues via la mère (liquide amniotique et lait),
(C) Des préférences pour les saveurs dites de base (sucré, salé, amer, acide, umami) et pour les lipides à 15 jours, 3, 6, 12 et 21 mois, en caractérisant :
a. le lien avec les expériences alimentaires (expositions lactées et au moment de la diversification alimentaire),
b. l'implication de la composition du lait maternel dont différents composés (lactose, profil des acides gras, glutamate…) et hormones (leptine et insuline) seront dosés,
c. à plus long terme, le rôle des polymorphismes des gènes des récepteurs gustatifs.
Le financement de l'ANR contribue spécifiquement :
- à enrôler 180 enfants supplémentaires en complément des 120 déjà suivis,
- à étendre l'étude des préférences gustatives aux âges de 15 jours et 3 mois et aux lipides, pour suivre l'évolution des préférences pour chaque saveur de la naissance à l'âge de 2 ans,
- à permettre le recueil et le dosage du lait maternel,
- à approfondir le rôle psychologique (style éducatif parental) et social (rôle dans l'alimentation des parents, grand parents, nourrice) de l'environnement de l'enfant,
- à favoriser l'étude des facteurs génétiques liés aux perceptions gustatives à terme.
Ce programme fédère 7 équipes de recherche dont les 3 équipes dijonnaises fondatrices. Leurs compétences complémentaires (sciences du goût, comportement alimentaire, éthologie, pédiatrie, psychologie, sociologie, biochimie, statistiques) contribuent à la richesse du projet. De plus, le programme OPALINE, labellisé par le pôle national de compétitivité