BLANC - Programme blanc

Balaneia, thermes et hammams : 25 siècles de bain collectif (Proche-Orient, Egypte et Péninsule Arabique) – Balnéorient

Résumé de soumission

Souvent évoqués pour la richesse de leurs monuments et pour la possibilité unique qu'ils offrent de suivre l'évolution du bain public sur plus de deux millénaires, le Proche-Orient et l'Égypte font paradoxalement figures de parents pauvres dans la très abondante bibliographie thermale (H. MANDERSCHEID, Ancient baths and bathing : a bibliography for the years 1988-2001, Journal of Roman archaeology, 2004). Ce constat est d'autant plus surprenant que les bâtiments sont souvent dans un état de conservation exceptionnel, qu'ils sont attestés à toutes les époques depuis la période hellénistique jusqu'au XXe siècle, et que des textes très diversifiés (documentaires ou littéraires) complètent la lecture des vestiges. L'enrichissement constant de la documentation archéologique (dans le désert oriental d'Égypte ou dans le Fayoum), la reprise d'études architecturales sur de nombreux sites (d'Apamée à Tyr ou Jerash), ou l'examen de séries documentaires (textes juridiques sur l'islam médiéval) soulignent les insuffisances des ouvrages généraux qui abordent ponctuellement la question du bain en Égypte ou au Proche-Orient (F. YEGÜL, Baths and Bathing in Classical Antiquity, 1992, I. NIELSEN, Thermae et balnea : the architecture and cultural history of Roman public baths 1990), en se fondant sur une documentation vieillie. Ils révèlent aussi les limites des monographies, des études circonscrites dans l'espace ou dans le temps (M. DOW, The Islamic Baths of Palestine 1996 ; S. HOSS, Baths and Bathing in Palestine 2005) pour étudier une pratique fortement enracinée, quels que soient les pouvoirs et les sociétés, et qui relève avant tout de l'histoire des mentalités. Ils mettent en lumière l'impossibilité de traiter un dossier aussi riche et complexe en se contentant d'une seule approche. Enfin, l'abandon généralisé des pratiques collectives du bain dans ces régions (J.-C. DAVID [1982], « Le dépérissement du hammam dans la ville : le cas d'Alep » Les Cahiers de la recherche architecturale, n° 10-11, p. 62-73) condamne les derniers hammams à se transformer, s'ils ne veulent pas disparaître : il est donc urgent de réfléchir aux dernières manifestations d'une pratique identitaire et à chercher un avenir pour ces derniers témoins d'une tradition. Le projet balnéorient se propose de reprendre l'ensemble du dossier dans une perspective diachronique et pluridisciplinaire : il associe archéologes, architectes, philologues et historiens, mais aussi anthropologues et sociologues. Il mobilise des spécialistes de l'Antiquité et des mondes musulmans, jusqu'à l'époque contemporaine. Il repose principalement sur des chercheurs issus de quatre laboratoires tournés vers l'Orient et collaborant de longue date avec les chercheurs des pays concernés. L'implication de chercheurs étrangers souligne la dimension internationale du projet et des problématiques. Le terrain d'étude est le Proche-Orient, la Péninsule Arabique et l'Égypte, mais, pour évaluer l'originalité ou l'existence du modèle oriental, le projet fait aussi appel à des chercheurs spécialistes des mondes grecs ou musulmans d'Occident. Il s'articule avec des programmes déjà existants, mais il est le seul à vouloir faire l'histoire de la pratique balnéaire en Orient sur la longue durée, depuis sa brusque introduction à l'époque hellénistique jusqu'à son abandon à l'époque actuelle. Cette approche diachronique avec en toile de fond la transition des thermes aux hammams constitue la principale caractéristique du projet. Pour aboutir à une synthèse qui permette de comprendre l'enracinement d'une pratique étrangère, d'en mesurer l'importance ou les modalités, d'en expliquer la disparition, le projet s'appuie sur l'étude des textes et des monuments et se propose de croiser trois types d'approche : chronologique, thématique et documentaire. L'approche chronologique cherche à étudier les pratiques, les techniques et les établissements à chaque étape de l'histoire du bain collectif en Orient. Elle est destinée

Coordination du projet

Marie Françoise BOUSSAC (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A

Aide de l'ANR 200 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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