BLANC - Programme blanc

Circulation et construction des savoirs policiers européens, 1650-1850 – CIRSAP

Résumé de soumission

Longtemps confinée dans une histoire institutionnelle et juridique, l'histoire de la police française connaît depuis le début des années 1990 un mouvement de renouvellement, porté d'abord par les travaux de Jean-Marc Berlière sur la police de la IIIe République, et accompagné par les enquêtes des sociologues et politologues sur la police des temps présents. Par la suite, des historiens du XVIIIe siècle et du premier XIXe siècle ont proposé une relecture des institutions policières anciennes, en soulignant la diversité des acteurs et des institutions investies des pouvoirs de police, en relativisant le poids d'institutions présentées abusivement comme les seuls référents historiques de la police française, comme la Lieutenance Générale de Police de Paris ou le ministère de la police du Directoire et de l'Empire. D'abord isolés, historiens modernistes et contemporanéïstes de la police se sont rapprochés, afin de dépasser la césure de la Révolution pour confronter les réflexions sur une période longue où la police tend progressivement à devenir une branche autonome détachée de la justice et de l'administration générale. Un groupe de travail, réunissant des chercheurs appartenant à des centres de recherche différents, et à des degrés divers d'avancement, s'est ainsi organisé, de manière informelle d'abord, sur la problématique nouvelle de l'écriture policière en France. Une des caractéristiques des administrations policières est en effet la production régulière de rapports, de mémoires sur divers aspects de leur organisation et de leur fonctionnement, notamment par souci d'adéquation constante et d'ajustement empirique entre réglementation, pratiques et réalités du terrain. Les membres de ce groupe informel ont donc mené l'enquête sur ces écrits policiers, découverts dans des dépôts d'archives parisiens et provinciaux. Le séminaire de Daniel Roche au Collège de France, le 1er mars 2004, a donné l'occasion d'une présentation partielle et d'une première discussion publique. Enfin, les journées d'études tenues à Caen les 17 et 18 juin 2005, sur « Les mémoires policiers. Écritures et pratiques policières dans les villes françaises, 1650-1850 » ont représenté un premier aboutissement de ce travail. Treize études, qui se partagent entre province et Paris, présentent des textes écrits par des policiers, visant à réformer, améliorer la police, à défendre leurs actions, à s'adapter aux changements politiques. L'ensemble, précédé d'une introduction remettant en perspective ces textes dans la vaste production des écritures policières, est en cours de publication aux Presses universitaires de Rennes. Ce renouvellement actuel de l'histoire policière ne peut cependant se limiter à cette approche, si féconde soit-elle, du terrain français. L'histoire de la police française doit désormais revêtir une dimension comparatiste et dynamique. L'hypothèse d'un rayonnement prêté à un modèle parisien, que ce soit pour en envisager l'adoption, l'hybridation ou le rejet, doit être vérifiée, précisée au-delà des déclarations rhétoriques les plus connues, dans les transferts de pratiques et d'usages d'un pays à l'autre, dans les collaborations transnationales entre policiers. Dès le XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle, il existe en effet, à travers l'espace européen, de multiples indices d'une circulation des modèles et des savoirs policiers en cours d'élaboration. Le présent projet se propose de dépasser les historiographies de la police, restées très nationales même quand elles esquissent des comparaisons, notamment lorsqu'elles abordent la propagation d'un « modèle » à l'étranger, comme la gendarmerie napoléonienne. Pour mener une véritable histoire comparée des polices européennes, on se propose de dépayser l'histoire de la police en analysant les influences comme les références étrangères (y compris négatives) qui participent à la construction des différents modèles de police des capitales ou des principautés européennes. Une telle démarche part d

Coordination du projet

Catherine DENYS (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 147 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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