Mécanismes moléculaires de l'induction neurale – -

Ce programme a pour but d'identifier les mécanismes moléculaires qui sous-tendent l'induction neurale, la première étape du développement du système nerveux vertébré. Des expériences ex vivo chez le xénope ont établi que l'ectoderme forme de l'épiderme en réponse à la voie de signalisation BMP, alors qu'il forme du tissu neural lorsque cette voie est réprimée. Le « modèle par défaut » de l'induction neurale, qui sert de référence aujourd'hui, propose donc que l'initiation du programme neural ne nécessite que l'inhibition de BMP. Toutefois, ce modèle contraste avec des données provenant des embryons de poulet et d'ascidie, qui indiquent que l'induction neurale est initiée par la voie de signalisation FGF. Récemment, nous avons montré in vivo chez le xénope que l'apparition du destin neural est initiée par la signalisation FGF aux stades de la blastula, directement dans l'ectoderme, et de manière essentiellement BMP-indépendante. L'inhibition de la voie BMP est requise de concert pour supprimer le destin épidermique dans les précurseurs neuraux (Delaune et al., 2005). Notre travail pointe vers une forte conservation des mécanismes de l'induction neurale chez l'ensemble des chordés. Nous proposons maintenant et par ordre de priorité de : 1. Identifier, par une approche perte-de-fonction antisens morpholinos, le(s) ligand FGF(s) impliqué(s) dans l'induction neurale chez le xénope, ce qui aujourd'hui n'est connu chez aucun vertébré. 2. Initier chez Xenopus laevis l'analyse des éléments de régulation de zic3, un gène neural précoce activé par FGF et réprimé par BMP. 3. Rechercher les acteurs de l'induction neurale chez le xénope par un crible fonctionnnel in vivo basé sur la selection de facteurs neuralisant à partir d'un set Unigène disponible commercialement. 4. Tester la possible implication des voies FGF, ERK et PLC-gamma dans le développement du tissu nerveux chez la drosophile (protostomien ecdysozoaire), grâce à l'utilisation d'inhibiteurs pharmacologiques, de manière à s'affranchir des contributions maternelles. Il est attendu de ce travail qu'il permette une révision profonde, et une réunification des modèles existant de l'induction neurale chez les vertébrés, et qu'il éclaire sur le caractère ancestral ou non des mécanismes moléculaires identifiés. Il vise en particulier à identifier de nouveaux éléments clefs dans ce processus et à initier le décodage de la logique transcriptionnelle présidant à la spécification du destin neural. Ajoutons enfin que ce travail, de par ses implications évolutives, s'inscrit également dans le domaine de la recherche sur les cellules souches neurales chez les mammifères.