FRAL - Programme franco-allemand en Sciences humaines et sociales

Histoire de la transparence: la politique rendue visible, Allemagne et France, 1890-1990 – HISTRANS

Résumé de soumission

La transparence est aujourd’hui considérée comme une valeur politique, synonyme de démocratie, de participation et de responsabilité. On oublie ainsi deux points: les exigences de transparence ne sont ni passagères, ni réellement nouvelles, mais liées à des contextes déterminés et dotées d’une histoire propre. De plus, elles ont des effets ambivalents. Comme il n’y a encore pratiquement pas d’études historiques de la transparence, nous avons mis l’accent sur l’histoire politique.
Apparemment, la transparence est une propriété d’un système politique. En réalité, elle s’exprime dans des exigences politiques de transparence, venues du bas, en particulier pour l’accès à l’information et les questions que le politique rend « lisibles ». Nous entendons nous concentrer sur l’histoire des demandes de transparence dans le domaine politique en Allemagne et en France. Nos directions d’enquêtes portent, premièrement sur l’histoire des commissions d’enquête parlementaire entre 1890 et 1970 environ, et deuxièmement sur deux scandales qui ont eu un fort effet dans le domaine du financement des partis (le scandale Flick et l’affaire Urba). Cela est lié à plusieurs interrogations : quand est-ce que la transparence est devenue une exigence effective ? Quelles mesures ont-elles été proposées ? Qui étaient les acteurs principaux ? Dans quelles configurations ? L’exigence de transparence a-t-elle produit plus ou moins de connaissance des processus politiques? A-t-elle fortifié la confiance politique, ou au contraire l’a-t-elle réduit ? Parmi les théories de la transparence, se signalent les catégories analytiques mises au point par David Heald [Heald, 2006].
Parmi nos hypothèses de travail figure l’idée, selon laquelle les demandes de transparence durant la première moitié du XXe siècle portaient plutôt sur des membres du personnel politique, selon une perspective individualisée et au cas par cas. À partir des années 1970-1980, l’injonction de transparence a pris une nouvelle dimension, et cette exigence s’est portée sur le système lui même, sommé de se montrer transparent. À l’appui de cette hypothèse interprétative, un argument peut être évoqué: l’exigence croissante de transparence n’a pas renforcé la confiance dans la démocratie. En outre, la configuration générale et les acteurs ont changé. À partir des années 1980, sont apparus, aux côtés de la presse, de nouveaux acteurs issus de la société civile, qui ont plaidé pour des instruments producteurs de transparence.
Le projet ici proposé s’inscrit dans le fil d’une coopération entre chercheurs français et allemands associés depuis 2011 dans des études historiques sur la corruption. Cette nouvelle thématique élargit et complète ces recherches antérieures, dans la mesure où la transparence est comprise, dans le contexte, comme un concept opposé à celui de corruption. Ce projet de recherche bénéficiera du réseau scientifique international de ses animateurs.

Coordination du projet

Frédéric MONIER (Centre N. Elias)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

TUDA Technische universität Darmstadt Institut für Geschichte
SIRICE Sorbonne identités
CNE HEMOC Centre N. Elias

Aide de l'ANR 95 143 euros
Début et durée du projet scientifique : mai 2018 - 36 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter