CULT - Emergences et évolutions des cultures et des phénomènes culturels

Contacts et Acculturation dans l'Etrurie Classique : Images, Notions, Artefacts – CAECINA

Résumé de soumission

CAECINA
Contacts et Acculturation dans l’Étrurie Classique : Images, Notions, Artefacts

La société étrusque n’émerge véritablement qu’au VIIe siècle av. J.-C., lorsque s’intensifient les contacts entre l’Italie centrale et le monde oriental et grec ; dès lors, et jusqu’à sa disparition au Ier siècle av. J.-C., elle se caractérise à la fois par une très grande perméabilité aux influences extérieures, et par une très grande originalité. Pour mieux appréhender ce phénomène exceptionnel et ses mécanismes, nous avons distingué quatre domaines de recherche.

1. Territoire et frontières
L’étude du territoire étrusque a trop souvent été artificiellement scindée, pour des raisons qui tiennent aussi bien à l’histoire de la recherche qu’aux divisions administratives modernes, entre spécialistes de l’Étrurie septentrionale et de l’Étrurie méridionale. L’élaboration pour cette région d’un instrument déjà expérimenté avec succès ailleurs, l’Atlas de l’Âge du Fer, aidera à saisir l’évolution de la culture étrusque dans sa globalité. La fouille d’un exceptionnel hypogée étrusque hellénistique, insérée dans une étude plus large du phénomène rupestre en Etrurie interne, offrira l’opportunité de prendre la mesure de la dette de l’Etrurie par rapport au monde macédonien et d’Asie Mineure au cours d’une période charnière de l’histoire du monde étrusque l’époque hellénistique. Enfin, l’examen des frontières terrestres, mouvantes aussi bien sur le plan historiographique que dans leur réalité historique, permettra d’aller au plus près de l’étude des évolutions induites par les peuples italiques – Ligures, Ombriens, Sabins, Latins... – avec lesquels les Etrusques ont été en contact.

2. Sociétés celte et étrusque
Pourtant, certains des facteurs d’évolution les plus importants exercés sur le monde étrusque ne proviennent pas des peuples autochtones, mais de contacts avec les Celtes venus s’installer, par vagues successives, dans le Nord de l’Italie, et en particulier dans une zone étrusquisée de longue date, l’Émilie-Romagne et les Marches actuelles. Cette région constitue donc un important laboratoire d’analyse de phénomènes culturels et anthropologiques mêlant fonds autochtone, culture étrusque et apports celtes, et de ses conséquences sur l’évolution de la culture étrusque, notamment au travers de l’étude de la classe dominante dans ces échanges, celle des aristocraties de frontières.

3. Ports et mouillages
La zone de contact fondamentale formée par le littoral, cette autre frontière, n’a pas fait l’objet d’études approfondies portant sur les mécanismes du contact et de l’échange, et sur leur impact sur l’évolution de la société étrusque. Nous nous proposons donc de l’étudier au travers d’une étude de cas approfondie, celle du littoral de la grande métropole étrusque de Cerveteri, dont les échanges avec le monde méditerrranéen ont été particulièrement précoces et intenses, et où l’implantation de colonies romaines a induit des mutations sociales profondes et irréversibles.

4. L’évolution de la langue étrusque
Ce domaine, très largement transversal, sera appelé à dialoguer étroitement avec les quatre précédents. Il vise à appréhender les métamorphoses de la société étrusque au travers de deux approches distinctes : l’étude proprement linguistique, afin de préciser la nature et l’intensité des contacts avec les autres peuples ; celle de l’évolution du vocabulaire de la société étrusque, révélatrice de changements intervenus à la faveur de ces contacts, ou au lendemain de la conquête romaine.

Par la diversité de ces approches, par la combinaison d’étude de cas concrets, de réflexions plus larges, d’enquêtes et de prospections archéologiques, et par la confrontation suscitée à la faveur de séminaires ou de colloques, ce projet devrait nous permettre de reposer de manière dynamique, et sur des bases nouvelles, la question de l'émergence, de l'évolution et de la disparition de la société et de la culture étrusques.

Coordination du projet

Vincent Jolivet (Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UMR 8546 Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident
EFR Ecole Française de Rome

Aide de l'ANR 272 760 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2013 - 42 Mois

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